Du 22 juin au 1er septembre
Vernissage le 22 juin de 16h à 20h en présence des artistes !
Exposition estivale collective : Elsa Ohana, Émilien Corbinaud Lorenz, Françoise Cocaud, Geoffroy Bogaert, Isabelle Asni, Karen Dutoit Verbeke, Kristina Guelazonia, Lili-Clémence Bethemont Pierre, Philippa Langrish, Sophie Decouz Ruiz
Situé au cœur d’un parc classé Espace Naturel Sensible et entouré d’une flore foisonnante, l’Espace Enchanté tient à mettre à l’honneur la nature remarquable qui l’entoure. L’exposition Fleurs Enchantées regroupera plusieurs artistes aux techniques variées et laissera à chacun la possibilité de raconter sa propre histoire avec les fleurs ; l’occasion de mettre en lumière la beauté et la richesse biologique de la nature.
Elsa Ohana
(1986, Paris) Vit et travaille en France.
Elsa Ohana est artiste graveure et agrégée d’Arts plastiques, actuellement résidente du Collectif d’artistes du Château de Verchaus (Ardèche). Initialement formée en Philosophie, elle est diplômée en Arts et Sciences de l’art de l’université Panthéon Sorbonne. Voyageuse de formation, elle se forme en gravure aux Ateliers de l’Ecole supérieure d’Art et de Design de Valence. Sa pratique artistique mèle l’estampe contemporaine, l’installation, les dispositifs scéniques et interroge les micro- récits du féminin et de la mémoire collective.
Corps archipels, “moi peau”, Lignes du corps, motifs d’une coiffure, tourbillons aquatiques, plissements et concrétions forment une cosmologie intérieure.
Une arborescence de l’intime composée d’empreinte et de lignes, une géographie du dedans qui se déploie en rhizome et interroge le corps comme un espace de traversée physiques, intimes et politiques.
Entre figuration et abstraction, comment faire oeuvre d’un passage ? Comment imprimer une présence, habiter et penser les différents liens de nos vies comme une cartographie plastique ?
Ses recherches questionnent l’estampe comme mise en forme d’une pensée mobile qui se développe et connaît toutes sortes d’états et de « devenirs ». Ce système, à entrées et sorties multiples, joue avec les fusions en associant dessin, technique picturale et gravure. Réseaux de lignes et de liens où les corps forment un récit non linéaire, fragmenté et déroutant.
Un « cryptogramme hybride », organique, végétal, humain et minéral comme une invitation au temps suspendu, à la liquidité des perceptions, à penser le corps comme un champ de forces et de désir mouvants. Comment l’estampe, métier d’art du XIX sicèele peut-elle dialoguer avec l’espace du sensible ?
Territoires graphiques, lignes aux devenirs multiples, l’hybridation et les dispositifs ouverts au coeur d’un parcours et d’une démarche d’exploration plasticienne de l’estampe contemporaine.
Emilien Corbinaud Lorenz est née en 1985 à Saintes, en Charentes Maritime. Il étudie la peinture décorative à l’école PIVAUT de Nantes, puis devient architecte diplômé de l’école d’architecture de Versailles en 2015.
À travers ses peintures, Emilien Corbinaud Lorenz explore l’univers intérieur de l’âme humaine. Par allégorie au monde merveilleux des animaux sauvages et de la nature au fil des saisons, il parvient à saisir l’invisible, à exprimer ces “états d’être” si intimement familiers à chacun d’entre nous.
Nous avons tous éprouvé la force intérieure du cerf, majestueux et fier, resplendissant de confiance ;
a sensibilité fragile de la biche s’avançant silencieusement dans la pénombre du doute; les désirs antagonistes s’affrontant tels deux cerfs enlacés dans leurs bois guidés par leurs désirs de reproduction… Joana Skendi – Architecte
Mon inspiration vient de la nature avec des tableaux qui présentent un caractère fantastique.
Leurs compositions mettent en exergue la lumière avec la végétation. La nature y est omniprésente et se rapprochent de l’abstraction lyrique parfois dans des paysages imaginaires et spirituels. La lumière du soleil contraste avec la terre et la matière au premier plan donne du mouvement au sol qui devient ainsi très vivant. Les masses de fleurs me rappellent mon voyage au Japon lorsque j’étais étudiant en architecture.
Je cherche à jouer avec le tangible et l’intangible en invitant e spectateur à questionner sa propre perception de la réalité, sur la délicate relation entre l’homme et la nature ainsi que sur notre rôle dans sa préservation. Dans mes travaux, j’utilise des techniques mixtes (sculptures, vidéos, photographie) pour explorer des liens entre la représentation et son référent. D’une part, je reprends des dessins botaniques d’observation de fleurs et d’arbres et d’autre part je saisis directement la surface des objets avec un tissage de fil bleu (PLA). Le dessin devient une enveloppe vide qui fait mémoire de la forme et de l’existence.
Dans L’ascension, les arbres montent sur l’échelle de Jacob. “Dessins dans l’espace”, la nature est vidée de sa matière évoquant avec légèreté leur menace de destruction.
Le dessin botanique relie l’art et la science. Le labo associe des contenants de laboratoires scientifiquesà des dessins de flores. La fleur se dresse fièrement comme un symbole de la résistance. Face aux assauts qu’elle subit, elle revendique son être au monde avec une ténacité silencieuse. Victime de multiples agressions, elle persiste pourtant à fleurir, à apporter beauté et poésie à notre existence.
La recherche scientifique est parfois détournée à des fins de productivité intense, notamment par la fabrication d’engrais et de pesticides. Paradoxalement, c’est aussi grâce à la science que nous pouvons étudier et comprendre les mécanismes de résilience des fleurs.
Ma démarche s’inspire de la ”nature”, je m’intéresse plus particulièrement aux plantes sauvages, elles me permettent d’aborder des thématiques liées à l’écologie, à des savoirs oubliés, au rejet. Étant également jardinier, j’ai un rapport particulier avec ces plantes que l’on exclue de nos jardins. Elles sont encres naturelles, teintures médicaments, mystiques, pionnières, utilitaires, désordre ”sales”, indésirables, etc.
Régulièrement, je répertorie herbacées, arbustes, arbres en les photographiant, en les cueillant ou en les dessinant. M’interrogeant sur l’idée du sauvage en ville, et plus largement sur que l’on identifie comme nature, parfois en nous considérant en dehors de celle-ci parfois en en faisant partie intégrante. De ces dessins, j’ai commencé par en faire des motifs décoratifs sur les murs des particuliers, des friches. Ce travail de représentation était accompagné d’une série de recherche en botanique, et en ethnobotanique. Par la suite dans tout dessin que je réalisais la végétation s’insinuait perturbant les compositions. Avec la découverte des plantes sources de couleur et la création de l’association « Les Tinctoriales », la couleur est entrée dans mon travail. Mes recherches actuelles incluent l’expérimentation esthétique et scientifique, le processus de création devenant parfois plus important que l’œuvre « aboutie ».
Pour l’exposition, je propose de présenter mon travail sur les paysages génériques. Ces paysages sont constitués de représentation de plantes et de leurs extraits, elles sont identifiées, simplifiées et récoltées autour du lieu de création, mon atelier à Lille ou lors de résidences. Les encres, pigments obtenus, sont issus des fleurs récoltées, plantes pionnières, horticoles, elles constituent à la fois les visuels et la matière de mes créations. J’accompagne mes sérigraphies par ce que je nomme “terre végétale”, il s’agit de pigments obtenus à partir des fleurs, figés dans l’étape de séchage, la laque de pissenlit, de renouée du japon, d’orties etc se craquellent, se fragmentent, créant des sillons, rappelant, les nervures des feuilles ou des plans de paysage imaginaire. Les fleurs communiquent dans mon travail par le biais de la couleur, utilisant les substances issues des plantes. À l’image des pétales éphémères, certains des coloris appliqués varieront avec le temps.
Artiste peintre autodidacte, Isabelle Asni vit et travaille en Haute-Savoie depuis 2006.
Sa curiosité insatiable et sa volonté d’explorer différents domaines la poussent à embrasser plusieurs professions et fonctions. À travers tous ses choix, on retrouve le plaisir des échanges et des expériences partagées. Un rapport à l’autre et au monde qui nourrit sa démarche artistique.
« Identité multiple et nomade, le corps comme empreinte de la mémoire commune. »
Dans son approche artistique, Isabelle fait le choix de s’éloigner de l’image pour s’approcher d’une épaisseur de mémoire porté par le corps. Cela passe par un travail de dépouillement, d’hybridation, de fragmentation du réel. Par ce processus, elle tente de révéler des espaces identitaires en perpétuel devenir. Elle cherche à provoquer une expérience mémorielle, émotionnelle et sensorielle où le regardeur fait corps avec l’œuvre en devenant objet de la rencontre.
La fleur prend place dans sa démarche tel un corps à part entière. Élément du vivant, elle la figure dans un assemblage de fragments de mémoire ; un état évolutif, constitutif de sa mémoire adaptative du présent. Au-delà de la plastique des formes et de la matière, la fleur se dresse dans une esthétique des forces, à l’image des énergies déployées dans le processus naturel du monde. Véritable explosion de couleurs, elle signifie la vie.
Isabelle Asni vous invite à “re-garder” à nouveau pour redécouvrir la beauté à la fois simple, forte et fragile de cette impermanence, poésie du vivant.
Karen Dutoit Verbeke
Plasticienne, Karen s’intéresse à la nature, aux arbres, aux plantes, aux champignons, à leur singularité et leur symbiose.
Elle observe cette nature qui reprend ses droits, qui envahit toutes les architectures créant de nouveaux paysages.
Karen expérimente et travaille différents médiums pour exprimer son propos.
Je m’appelle Kristina Guelazonia, et depuis toute petite, j’ai toujours été fascinée par l’art. Cette passion pour la peinture et le dessin m’a naturellement conduite aux Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, où j’ai eu la chance d’apprendre avec des professeurs renommés de l’Académie des Beaux-Arts de Repine. En parallèle, j’ai aussi étudié le design de costumes, ce qui a vraiment solidifié mon parcours artistique.
Il y a plusieurs années, je suis tombée amoureuse de bas-reliefs botaniques. Ce qui m’a surtout attirée, c’est l’idée d’immortalité et la sensation de pouvoir figer le temps dans un monde où rien n’est éternel. Chaque pièce que je crée demande beaucoup de patience et d’attention aux détails. Je peaufine minutieusement chaque élément pour obtenir un résultat captivant, qui ne laisse personne indifférent. Une fois terminés, je peins mes bas-reliefs de manière particulière pour leur donner un réalisme saisissant, et parfois, j’ajoute des trompe-l’oeil.
Ces objets de décoration rares s’intègrent parfaitement dans n’importe quel intérieur, qu’il soit moderne ou classique. Je peux les fabriquer sur mesure, selon les dimensions précises dont vous avez besoin. Ils peuvent être accrochés au mur ou installés comme des moulures, que ce soit sur le mur ou au plafond.
D’abord amoureuse des fleurs, Lili-Clémence a exercé en tant que fleuriste professionnelle. Puis, lassée du gaspillage et des conditions peu écologiques des cultures de fleurs, elle a choisi le paysage en se formant à l’École Nationale Supérieure du paysage de Versailles et en concevant des parcs et jardins où les fleurs, arbustes et arbres s’épanouissent joyeusement.
Elle est alors tombée amoureuse du Paysage.
Lili-Clémence est, en plus d’être fleuriste et paysagiste, artisane d’art : fabricante de décors et sculptures en végétaux stables.
Elle glane et collecte des végétaux lors de ses nombreuses déambulations : la marche et l’observation des sites font partie de son processus créatif. Cette cueillette des végétaux lui permet de fixer des images des lieux et des émotions et sensations que peuvent créer des événements ordinaires tels que le vent qui balaye un champ, le vallonnement subtil d’un paysage ou ses couleurs disposées en aplat .
Lili-Clémence utilise une technique ancienne dite de montage des fleurs où chaque tige glanée est remplacée par un fin fil de métal. Commence ensuite la phase de séchage et de métamorphose où les fleurs et les herbes changent d’aspect, de couleurs et de matières. Elle peut alors tisser, entrelacer, tresser ces fleurs ensemble pour retranscrire dans ses sculptures botaniques l’empreinte de ces moments furtifs de beauté et de poésie.
Elle expose régulièrement en France et fera partie de la Biennale Homo Faber qui a lieu à Venise en Septembre 2024.
Elle transmet aussi son savoir-faire lors d’ateliers dans les musées et les pôles de métiers d’art.
Philippa Langrish
Philippa Langrish, artiste anglaise installée en France depuis 2009. Philppa est inspirée par l’importance de nos espaces verts communs en tant que lieux de réflexion, de guérison, d’inspiration, de protection et de chérir. On constate souvent qu’en période de désespoir, la nature devient notre confort et notre réconfort.
Maintenant que le monde naturel est en crise, il est temps de renverser la situation et d’offrir tendresse et soin à notre environnement.Elle est inscrit au cœur de son projets les liens profonds tissés dans le cours de ses voyages. Les peintures de cette exposition ont été inspirées par un voyage en Provence l’année dernière.
Passionnée par les arts, après un parcours professionnel riche et varié je me dédie désormais entièrement à l’expression artistique.
Inspirée par la notion d’errance, de lien entre féminin-végétal, et de poésie, mes créations varient des petits aux grands formats, allient gravure, cyanotypes, dessin, peinture, encre et fusain. Je puise dans la richesse et la liberté d’expression qu’offre chaque médium afin d’explorer et illustrer l’imaginaire.
La poésie, qui accompagne mes réalisations, offre un contrepoint,
une pause dans un monde accéléré et empreint d’utilité, de conscience permanente.
S’ouvrir une voie,
cheminer, toujours,
regarder et observer la nature, surtout.
Dans la douceur, l’exaltation,
comme dans l’apparence d’une inaction,
tout bouillonne, tout le temps.
Apprivoiser ces moments et canaliser les désirs vers ces images est nécessaire aux prochains pas.
Elles déposent leur poids même léger, leur empreinte sur le sentier au milieu d’une nature. Une pause, des regards, des moments de latence.
Cela dépend,
tout dépend,
de l’écoute, de l’attention.
Formée à la peinture à huile auprès d’Isabelle ALLARD, et aux beaux arts du genevois (EBAG), je poursuis l’enrichissement de ma pratique avec des ateliers de gravure.
Je serais ravie de vous recevoir dans mon atelier de l’Espace Enchanté à Yvoire, sur rendez-vous.